LE PISTOLET A PERCUSSION "STRAIGHTLINE" D'ALLEN & WHEELOCK

Voici un pistolet à percussion américain extrêmement rare, puisqu'il n'en fut produit que 500 exemplaires au total entre 1858 et 1865.

Il fut baptisé "Center Hammer Straightline", mais est également connu sous les noms de "Straight Away" ou "In-line", eu égard à son dessin droit et au fait que sa cheminée de percussion se trouve en ligne droite avec le canon.

Ce pistolet est d'une conception très simple; le bâti en fer est d'une seule pièce, le mécanisme ne comporte qu'un chien, une détente-éperon et deux ressorts. On connaît l'existence quelques exemplaires au bâti de laiton, mais il y en a probablement moins de dix.

Les canons sont disponibles en 4 longueurs allant de 3 à 3 pouces, et les calibres varient du .31 au .38. Cette arme était conçue pour utiliser la balle Minié, mais peut bien entendu être utilisé avec une balle ronde ou oblongue quelconque.

Il existe également d'assez nombreuses variations, portant sur le modèle de la tête de chien, les canons octogonaux ou ronds sur toute leur longueur, ou, comme sur l'exemplaire présenté, des canons en partie octogonaux et en partie ronds. Les canons sont toujours d'excellente qualité.

Tous ne sont pas marqués; en général, seuls les exemplaires à canon entièrement ou partiellement octogonaux portent le nom Allen & Wheelock sur le pan gauche de ce dernier.

Ils ne portent pas de n° de série mais bien des n° de lot de fabrication.

L'exemplaire présenté est un des premiers modèles, en calibre .38 et comportant une crosse "quick-drop". Les exemplaires tardifs ont une pente de crosse moins accentuée, souvent appelée "Smith&Wesson drop" de par leur ressemblance avec les armes de S&W.

On sait qu'après avoir perdu un procès déjà intenté en 1859 par Smith & Wesson pour violation du brevet Rollin White, Ethan Allen fut forcé d'arrêter la production et la vente de ses revolvers à cartouches métalliques en 1863. On sait qu'il a récupéré une partie des canons des revolvers mis au rebut pour en équiper ce pistolet, mais ce n'est pas le cas des exemplaires du début de production, sur lesquels le joint entre le canon et la carcasse était tellement bien ajusté qu'il en était pratiquement invisible. L'exemplaire présenté fait partie de ceux-là, bien que dans ce cas particulier le joint soit plus visible.

Le Straightline est rare, mais il y a gros à penser que de par sa simplicité, la facilité de transport dans une poche ou une botte, et la relative puissance de sa munition, il convenait parfaitement comme "arme de la dernière chance" pour ses utilisateurs.

Marcel

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