William Uhlinger
Historique
Le revolver Uhlinger
présenté sur votre site est intéressant parce qu'il porte les deux marquages DD
Cone et JP Lower. J'aimerais ajouter quelques informations qui n'étaient pas
disponibles jusqu'ici.
En retraçant la vie
et les activités de Lower, j'ai pu avoir accès à une biographie qu'il a laissée
à son fils Clarence juste avant son décès en 1917.
Il est
regrettable que beaucoup d'auteurs, même Flayderman et Wilkerson, se soient
limités à ne considérer qu'un ouvrage écrit par Gene Fowler
comme "l'évangile" à propos de Mr Lower.
En fait, Fowler avait
glané ses informations parmi les contacts commerciaux de Lower, et ignorait même
ces lieux et date de naissance et ce qu'il a fait à Philadelphie lorsqu'il était
au service de G.C. Grubb. Pourtant, Lower occupait une fonction importante dans
l'assemblage et la distribution des revolvers Uhlinger.
Lower était bien plus
qu'un "employé supérieur" comme Flayderman le décrit, puisque en 1859, lorsque
Hankins vendit ses machines-outils et son matériel à Uhlinger, Lower avait déjà
assemblé et vendu des armes d'épaule, des pistolets à un coup et des derringers,
ainsi que des fusils du style Kentucky depuis 1855. Cette année-là, Lower
commença à voyager dans tous les Etats-Unis afin de promouvoir les productions
de Grubb et par la même occasion ses propres créations et conbinaisons,
fabriquées dans son propre atelier. Il se concentra surtout sur les régions au
sud de la ligne Mason Dixon.
Ce qui nous amène à
Uhlinger.
Après qu'il ait
installé et démarré le matériel provenant de Hankins en 1859, le fameux brevet
déposé par Smith fut accordé, ce qui provoqua désistements et annulations de
commandes au début de l'année 1860. Uhlinger avait à ce moment en stock
plusieurs milliers de pièces et plusieurs centaines de revolvers non finis dans
les deux calibres (.22 et .32).
Comme son ami Lower
fabriquait des armes dans son propre atelier depuis des années, les deux
armuriers concluèrent un accord selon lequel Lower acheterait et paierait
comptant tout le matériel et les armes d'Uhlinger en cours de production. Peu
d'armes furent produites pendant les quelques semaines qui précédèrent cette
vente, ce qui explique qu'on trouve peu d'armes ne portant que la signature
d'Uhlinger. Lower vendit les armes sous son nom propre et celui de ses
assistants DD Cone et W. Grant. Ceux marqués DD Cone avaient en outre, au début
de la guerre, reçu un poinçon d'agréation de la ville de Washington DC, à
l'attention des acheteurs nordistes. Lower constata que les armes ainsi marquées
furent pour cette raison rejetées par les Confédérés ; ce qui explique en outre
que peu sont marquées du nom de Cone seul. Lower déclara que son nom avait été
enregistré, raison pour laquelle il fut ajouté sur les armes, comme le montre
l'exemple de Salters sur votre site. Ce marquage faisait en outre office de
promotion des ventes.
Ces affirmations sont
vérifiables en ceci que sa marque apparaît aujourd'hui sur des armes ayant leur
fini original et est toujours à niveau avec la surface du métal, ce qui indique
clairement qu'elle a été apposée AVANT le polissage et le bronzage. Le fait que
la même marque se retrouve sur ses armes d'épaule et ses pistolets semble
confirmer en outre ses affirmations au sujet d'un petit atelier possédant des
possibilités d'assemblage et de bronzage. Il est possible cependant que Uhlinger
se chargeait du bronzage, mais ceci relève de la spéculation, la biographie ne
donnant aucun détail sur ce point.
Les revolvers furent
populaires tant au Nord qu'au Sud, et fort appréciés des cavaliers en tant
qu'arme de "seconde chance".
Lower ajoute que la
portière de chargement constituait un problème car elle se brisait facilement ;
et en fait, elle manque sur environ 75 % des armes qui ont survécu.
Je sais que ça fait
beaucoup d'informations d'un coup, mais j'essaie de faire passer le message aux
collectionneurs. Je travaille sur un livre et j'espère qu'il sera bientôt prêt.
Dave Lanara