Montlahuc La Bastide

Voici un bien curieux pistolet à douze (!) coups de calibre non précisé, sans doute environ un 7 mm, faisant penser un pistolet-harmonica Jarre des années 1870.

 Il est heureusement bien marqué : Montlahuc La Bastide Paris breveté SGDG (sans garantie du gouvernement).

Jean René Clergeau, dans son livre « Armes insolites et systèmes » (1983), l’évoque à partir de la page 72.

Selon lui, Labastide (en un mot) est un inventeur niçois.

« La munition employée était la cartouche à percussion centrale de 7 mm ou annulaire de .22 ou .32. Il n’y avait pas de canon, chaque chambre étant suffisamment longue et rayée en avant de la balle pour en tenir lieu. Cela permettait des dimensions très réduites malgré le grand nombre de coups, soit environ 10x6 cm pour une épaisseur de 2,5 cm, guère plus que pour un paquet de cigarettes. En ayant la forme quadrangulaire, le « Mitrailleur de poche » se calait bien dans la main, le majeur agissant sur la détente, logée dans un pontet à l’avant de la partie inférieure, l’index, placé en dessous, assurant la tenue. L’emploi du majeur pour actionner la détente donnait plus de force, cette détente non seulement armant le percuteur avant de le laisser échapper, mais aussi assurant à chaque coup la montée du bloc, ce qui obligeait à un certain effort. Avec les cartouches à percussion centrale, le percuteur se terminait par deux pointes, frappant alternativement les cartouches des deux rangées un trou côté de chaque chambre, recevant la pointe inutile. Dans le cas d’une munition annulaire, il n’y avait qu’une seule pointe, mais élargie et se développant transversalement pour frapper tantôt d’un côté tantôt de l’autre les bourrelets des cartouches des deux rangées. Naturellement, comme dans le système de Colleye, le bloc remontait d’une chambre à chaque coup, faisant de plus en plus saillie sur le dessus, d’où on l’enlevait pour le recharger, une fois le dernier coup tiré. Mais l’arme de Labastide, malgré ses qualités de simplicité, compacité et robustesse, son faible encombrement et le nombre de coups disponibles, ne paraît pas avoir connu une grande diffusion. Apparue en 1883, elle avait la malchance de survenir en même temps que toute une famille de pistolets à répétition manuelle (…) » à magasin fixe logé dans la crosse.

Par ailleurs, Jarlier mentionne que « Montlahuc & de la Bastide étaient armuriers à Paris vers 1890-1900. Ils ont inventé et fabriqué un système de pistolets multicanons genre Harmonica. »

Enfin, un membre de l’équipe a retrouvé qu’un brevet d’invention d’une durée de vingt ans pour « une mitrailleuse de poche perfectionnée » a été enregistré en Belgique sous le numéro 77587 le 20 juin 1887 par Louis Montlahuc (Paris), représenté par un certain Monsieur Desguin de Bruxelles en vertu d’une procuration signée le 23 mai 1887.

Bref, un pistolet assurément rare et intéressant !

GP

Retour "ARMES FRANCAISES"