Connecticut Arms & Manfg Co
Photos Littlegun
LE PISTOLET AMERICAIN HAMMOND "BULLDOG"
Voici encore une arme américaine peu connue.
Il s'agit d'un gros pistolet monocoup, mis au point et breveté par un armurier du Connecticut dénommé Hammond et fabriqué par la Connecticut Arms Mfg Co, située à Naubuc dans le même état.
L'arme a été fabriquée à environ 8.000 exemplaires entre 1866 et la fin des années 1880, ce qui somme toute ne représente pas une grosse production. Les utilisateurs américains la classent parmi les nombreux "derringers" (avec 2 R) et lui ont donné le surnom de "Bull Dog".
Le pistolet est trapu, compact, peu sympathique et dégage une impression de puissance. Il est solide et très bien fait, avec des éléments parfaitement ajustés.
Il est chambré standard au calibre .44 à percussion annulaire et pourvu d'un canon de 4 pouces de section octogonale. De très rares exemplaires chambrés en .50 annulaire sont connus, pourvus quant à eux d'un canon de 6 pouces. Il existerait également une version "target" en calibre .32 ou .22, pourvue d'un canon de 12 pouces et d'une crosse-squelette amovible. On cite également quelques exemplaires de pistolets-carabines chambrés en .44 à canon lisse.
Ces variantes sont cependant extrêmement rares.
La finition standard est le bâti jaspé, canon, chien et détente bleuis. Il existe une petite quantité d'exemplaires plaqués nickel d'origine, mais il semblerait que la plupart des exemplaires nickelés l'ont été plus tard. Les plaquettes de crosse sont en gutta-percha quadrillée, de couleur brun foncé.
L'arme est invariablement pourvue d'une détente-éperon et ne peut donc fonctionner qu'en double action.
Une pression sur le bouton situé au sommet du bloc-culasse fait basculer celui-ci de 45° vers la gauche. Dans ce mouvement, le bloc-culasse actionne une petite bielle intérieure qui fait sortir et se remettre en place l'extracteur-éjecteur logé dans le bord de la chambre, au bas à gauche.
Le percuteur est logé dans le bloc-culasse et monté sur un ressort de rappel qui le ramène légèrement en-arrière après le tir. Au moment du tir, le chien frappe le percuteur et rebondit ensuite de quelques millimètres vers l'arrière sous l'action de son ressort.
Contre la tradition armurière existant dans tous les pays, le fabricant a choisi de faire entrer toutes les vis par le côté droit de l'arme.
Comme c'est souvent le cas, la poignée beaucoup trop courte confère à cette arme de gros calibre une prise en main peu confortable, et il est probable que le tireur avait du mal à garder l'arme en main au moment du recul provoqué par la puissante cartouche de .44
Marquages sur le pan supérieur du canon: "CONNECTICUT ARMS & MANF CO, NAUBUC CONN. PATENTED OCT 25, 1864. Certains exemplaires nickelés d'origine portent en outre la mention "Bull Dozer" sur le pan gauche du canon.
Arrivé trop tard sur le marché, juste après la Guerre de Sécession et à l'époque où le revolver était au sommet de sa gloire, cette arme monocoup, peu flexible puisque ne permettant l'utilisation que d'un seul type de munition, n'avait aucune chance de succès auprès des militaires et n'a trouvé que peu d'amateurs sur le marché civil. Dans cette optique, une production de 8.000 ex sur une période de 20 ans semble encore honorable.
Marcel
