Armes de Poing Iconiques du Cinéma et de la Culture Pop

 

Sixième Partie

voir Colt SAA 1873 pour la première partie,

Smith & Wesson M29 pour la deuxième partie,

Walther PPK pour la troisième partie,

Revolver Webley pour la quatrième partie

et Fantaisie et SF pour la cinquième partie

 

Le Derringer Remington « Over & Under » Modèle 95

 

Le terme « Derringer » désigne un petit pistolet de poche, compact et aisément dissimulable, souvent assimilé à l’arme de la dernière chance. Ce nom vient de celui de l’armurier américain Henry Deringer (1786–1868), qui a fabriqué l’un des premiers pistolets à percussion de cette famille, le Deringer Philadelphia de 1835 à 1868.

 

De nombreuses variantes ont ensuite été produites par d’autres fabricants sous le même nom mais curieusement orthographié avec 2R (Derringer et non plus Deringer). Certains modèles disposent de deux, quatre ou même six coups, le calibre étant variable.

 

 

C'est avec un Deringer Philadelphia que fut assassiné Abraham Lincoln (1809-1865), seizième président des USA, le 14 avril 1865 par John Wilkes Booth, un activiste confédéré.

 

De bonnes répliques de ce pistolet sont aisément disponibles, montées ou en kit, tirables ou inertes.

 

 

Au cinéma, le Derringer Philadelphia apparaît évidemment dans les films où est mis en scène l’assassinat du président Lincoln. Dans « Benjamin Gates 2 : Le Livre des Secrets » avec Nicolas Cage et Diane Kruger dans les rôles principaux, l’une des premières scènes du film le montre aux mains de l’assassin John Wilkes Booth (interprété par Christian Camargo).

 

Mais le pistolet le plus emblématique de la famille des Derringers est sans conteste le Remington « Over & Under », souvent également appelé Double Derringer, produit par la firme fondée par Eliphalet Remington (1793-1861) à partir de 1866 jusqu’en 1935. Durant cette période, plusieurs variantes ont été réalisées qui se distinguent par les marquages et la présence ou non d’un extracteur. L’arme est conçue pour un calibre de 41 RimFire (RF). Sa ligne élégante est caractéristique et immédiatement identifiable. C’est un modèle à deux canons superposés, à ouverture vers le haut pour le chargement et le déchargement. La finition peut être bronzée, nickelée, dorée, gravée et les plaquettes sont en divers matériaux comme le gutta-percha, ou le nacre et l’ivoire pour les exemplaires de luxe.

 

 

Au cinéma, le Derringer Remington apparaît très logiquement dans plusieurs Westerns. Dans « Quatre du Texas » de Robert Aldrich (1963), Dean Martin le dissimule à l’intérieur de son Stenson. Lee Van Cleef, dans le rôle du colonel Mortimer, l’utilise lors d’un duel avec Klaus Kinsky interprétant un hors-la-loi dans « Et Pour Quelques Dollars de Plus » de Sergio Leone (1965).  En France, la comédie « Lucky Luke » (réalisée par James Huth en 2009), librement inspirée des Bandes Dessinées de Morris, le montre aux mains de Michaël Youn dans le rôle de Billy the Kid. On le voit également à plusieurs reprise dans la remarquable série télévisée « Deadwood » de la chaîne HBO. Enfin, dans « Django Unchained » de Quentin Tarantino (2012), c’est avec un de ces Derringers que le Dr King Schultz (Christoph Waltz) exécute l’esclavagiste sadique Calvin Candie (Leonardo DiCaprio). Dans ce dernier cas, il s’agit cependant d’un anachronisme car l’intrigue se déroule en 1858, soit 8 ans avant la mise en production de cette arme. De plus l’arme utilisée dans le film dispose nettement d’une bande ventilée, ce qui indique que l’accessoiriste a eu recours à une réplique moderne, probablement du fabricant Cobra, plutôt qu’à un pistolet Remington d’époque.

 

 

Quelques apparitions notables hors du cinéma de Western peuvent être mentionnées, comme dans « La Momie » (de Stephen Sommers en 1999) aux mains de John Hannah, et dans « Mort sur le Nil », adaptation d’un roman d’Agatha Christie avec David Suchet dans le rôle du détective Hercule Poirot… Lequel, on se doit de le rappeler autant de fois que nécessaire, est de nationalité belge, pas française !

 

 

La notoriété et la compacité du Derringer Remington ont conduit de nombreux fabricants à en proposer des copies ou des interprétations en divers calibres, comme la firme Cobra déjà citée. Plusieurs répliques à blanc (Kimar, Chiappa, Rhöm) ou inertes sont disponibles.

 

 

Les petites dimensions de ce pistolet se prêtent particulièrement bien à la commercialisation de jouets (inertes, à amorces ou à fléchettes) pour les enfants dont les mains s’accommodent aisément de l’objet. De très nombreux articles de ce type sont disponibles, réalisés avec plus ou moins de réalisme.

 

 

Et, bien entendu, de nombreux produits dérivés à l’effigie du Derringer « Over & Under » sont présents sur le marché.

 

 

L’un de ces objets dérivés a une histoire particulière. Un briquet en forme de Derringer, de fabrication japonaise, a appartenu à Elvis Presley, qui l’aurait offert à l’un de ses cousins. Ce briquet bien modeste et sans valeur particulière a cependant fini par être vendu aux enchères pour environ 6.000 dollars…Doit-on le surnommer « The King of Lighters » ?

 

 

Un exemple à suivre ?

 

 

Pour en Savoir Plus

 

Pour éviter tout risque de litige sur les droits de reproduction, nous avons choisi (à regret) de ne pas représenter d’images, d’affiches ou de photos d’acteurs des films cités, hormis les reproductions philatéliques et les produits dérivés. Cependant, le site spécialisé « Internet Movie Firearms Database » permet d’accéder à des milliers d’informations dans ce domaine : https://www.imfdb.org/wiki/Main_Page

 

Pour les biographies des personnes citées et toutes les informations sur les films :

https://www.wikipedia.org/

 

Article de magazine en français :

 

Sur le Deringer Philadelphia :

Gazette des Armes, par Yves-L Cadiou, N°135, novembre 1984, page 50

 

Sur le Derringer Remington « Over & Under » :

Gazette des Armes, par J.-R Clergeau, N°113, janvier 1983, page 43

Gazette des Armes, par Claude Flambourari, N°277, mai 1997, page 9

 

Jean-Christophe Plaquevent

Retour "Armes américaines"