WARNER

Ce pistolet Warner 1857 figure (et c'est bien celui-là) page 288 du livre "Les armes Américaines - Edition 1978).

JAMES WARNER

Ultra rare Springfield Warner avec un bourroir. Moins de 100 ont été fabriqué et il est probable qu'il n'en existe plus que 10 à 15.

Les deux détentes originales et le système de rotation sont complètement opérationnels. La grande détente fait tourner le barillet, la petite anime le chien en simple action.

La gravure sur le barillet est légère mais elle est présente à 100%.

Photos Littlegun

LE REVOLVER JAMES WARNER 1851 POCKET

J'ai le plaisir de présenter ici ma dernière acquisition, à savoir un très rare petit revolver à percussion américain  d'avant la Guerre de Sécession, breveté par l'armurier James Warner et produit par la Springfield Armory de Springfield, Massachussets.

Il s'agit d'un petit revolver de poche en calibre .28 à percussion, à 6 coups, extrêmement rare puisque seulement 350 exemplaires ont été fabriqués vers 1851. Le modèle rappelle celui des "revolvers de transition", sortes de poivrières auxquelles on avait ajouté un canon unique après avoir remplacé le faisceau de canons par un barillet conventionnel.

James Warner a breveté plusieurs modèles de revolvers en divers calibres, dont la fabrication a été confiée à la Springfield Armory. Les autres modèles ont été produits à quelques milliers d'exemplaires, mais le petit modèle présenté ici n'a connu qu'une très faible diffusion. Il s'agit d'une arme strictement civile.

Caractéristiques:

 Revolver à percussion, à 6 coups, en calibre .28

Canon à âme lisse

Double détente, simple action

Chien placé au milieu de la carcasse, légèrement décalé à droite et frappant les cheminées à droite de la bande supérieure du canon.

Console du canon placée sur l'axe du barillet et maintenue en place par une bande supérieure fixée derrière le barillet par une vis. Cette bande est destinée à renforcer la solidité de l'ensemble de l'arme.

Cheminées placées en oblique arrière et décalées vers la droite par rapport aux chambres, pour permettre la percussion à droite de la bande supérieure du canon.

Marquages: n° 36 sur la face interne de la plaque de recouvrement droite - aucun autre marquage

Finition originale bleue

Plaquettes de crosse en noyer verni

Le chien possède une position de demi-armé. La console du canon présente de chaque côté une gorge, destinée à faciliter le chargement par l'avant. L'arme est dépourvue de refouloir.

Le barillet comporte sur sa face arrière deux couronnes de dents concentriques mais inclinées en sens inverse l'une par rapport à l'autre. La couronne intérieure est le rochet qui fait tourner le barillet, tandis que les dents de la couronne extérieure font office de crans d’arrêtoir (voir photos)

Fonctionnement:

L'arme n'autorise que le tir en simple action.

Lorsque le tireur arme le chien, le barillet reste en place, contrairement aux systèmes conventionnels. Une fois le chien à l'armé, le tireur presse la détente avant, qui fait tourner le barillet d'un sixième de tour pour amener une chambre en face du canon. En fin de course, la détente avant vient appuyer sur la détente arrière (la vraie détente), laquelle libère le chien qui peut alors s'abattre sur la cheminée, laquelle est légèrement décalée à droite par rapport à la chambre.

Au même moment, la tête de l'élévateur très particulier de cette arme vient se placer dans le canal intermédiaire des dents du rochet et de la couronne d'arrêtoirs, bloquant ainsi le barillet en position. C'est donc cet élévateur qui joue le rôle de came de blocage du barillet.

Il n'est pas possible de faire tourner le barillet si le chien n'est pas placé à l'armé ou au demi-armé.

Photo 5

La photo 5 montre l'arme ouverte, plaque de recouvrement et plaquette de droite ôtées. On remarque la forme particulière du ressort principal, lequel comporte également un téton qui vient se placer contre un épaulement de la carcasse. Ce ressort en forme de "goutte" donne à la détente beaucoup de moelleux. On voit nettement les crans du chien ainsi que le bec de gâchette et le bec arrière de la détente, lequel vient se placer sous un petit ressort plat fixé à la carcasse et assurant le rappel.

Photo 6

 Sur la photo 6, chien et ressort déposés, on peut voir la détente avant, fixée à demeure sur l'arme, et comportant une vis transversale à son sommet. Cette vis n'est en fait qu'un axe transversal, qui vient s'appuyer sur le dessous de l'élévateur pour le pousser vers le haut. Une vis à cet endroit, au lieu d'un plot fixe, facilite grandement le montage de l'élévateur.

L'élévateur est la pièce plate qu'on aperçoit derrière la détente avant.  Il est percé d'un trou ovale, dans lequel vient se placer un coussinet rond, le tout s'articulant autour  de la console de la vis centrale.

Au-dessus de l'élévateur, coincé dans un support de la carcasse, on aperçoit un ressort courbe assez fort, qui repousse l'élévateur vers le bas après le tir et sert en même temps de rappel de la détente avant.

La photo suivante montre clairement l'élévateur et son coussinet. L'élévateur comporte à sa base une sorte de sabot, qui vient s'appuyer sur la vis transversale de la détente avant. Le nez assez large de l'élévateur comporte une face courbe, qui permet un glissement aisé dans le canal pratiqué entre les dents du rochet et les cames de blocage.

Sans en avoir l'air, la réalisation d'une telle mécanique est affaire d'ingénieur spécialisé. Le système présente beaucoup moins de tolérance que celui des revolvers conventionnels, et est probablement très sensible à la moindre usure.

Ce mécanisme tarabiscoté, tout à fait différent de celui des platines conventionnelles, fait que  cette arme ne peut être appelée "revolver". En effet, ce terme a été appliqué pour la première fois aux armes de Samuel Colt, qui  a été le premier à breveter le système appelé "revolver". Or, dans son brevet initial, Colt dit textuellement que "les phases de déblocage du barillet, de révolution de celui-ci autour de son axe d'une portion de tour pour amener la chambre suivante en face du canon, et de reblocage dans cette position, sont automatiquement générées par l'action d'armement du chien (en simple comme en double action)".

Sur le James Warner, l'armement du chien étant totalement indépendant de la rotation du barillet, l'arme n'est pas conforme au brevet initial de Colt et n'est par conséquent pas un revolver, mais un "pistolet à révolution", ou un "pistolet à chambres multiples". Du moins pour les puristes...

Je signale en passant que le remontage de cette arme procure une bonne demi-heure de plaisir ineffable, agrémentée de jurons qui feraient rougir un charretier.

Marcel

James Warner

"cap and ball" pocket revolver

Aux environs de 1857

Photos envoyées par Roger Papke (collectionneur Américain) avec mes remerciements.

James Warner

Deuxième modèle, 1ière variation

Calibre .28

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