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Nicolas Noël BOUTET

PROPRIÉTÉ DE LA FAMILLE DESCENDANTE DE DON JOSÉ DE LA SERNA, CONDE DE LOS ANDRES, VICE-ROY DU PEROU (1770-1832).

UNE FINE ET RARE PAIRE DE PISTOLETS A SILEX A MONTURE EN ARGENT CALIBRE 28 DE QUALITÉ MUSEALE PAR BOUTET, DIRECTEUR ARTISTE, FABRICATION A VERSAILLES, env. 1802.

Avec des canons rayés octogonaux légèrement bombés, à rainures multiples et à visée, décorés sur toute leur longueur d'un motif finement maté semé de minuscules étoiles.

Signé dans un cadre en forme de losange de ronds dorés, décoré d'or avec des bandes remplies de panneaux triangulaires mats et unis contrastants au niveau de la bouche.

Les plats bordés de cordages dorés et d'un panneau en forme rempli d'une guirlande surmontée de volutes et de feuillages sur la culasse (les canons bleuis d'origine et maintenant brun).

Équipé d'une hausse verticale et frappé de trois marques doublées d'or sur la culasse, dans trois évidements façonnés les lettres « NB », « LC » et « BC » (les deux premiers Neue Støckel 95 et 3741 respectivement).

Estampillé des lettres « DB » entre une paire de frondes en dessous, des évents doublés de platine sur de l'or (une modification de travail précoce).

Attaches en acier bruni gravées décorées de guirlandes, de frondes et de feuillage.

Platines signées à bordures cannelées, formées de queues étagées bordées d'un cadre perlé, équipées de détentes, de chiens assortis, de détentes réglées.

Crosses en noyer décorées, incrustées de fil d'argent gravé, de pastilles et de panneaux décorés de feuillage néo classique dans un cadre linéaire sur les extrémités avant, un motif de coquille autour des fourreaux de baguette arrière.

Crosse incrustées sur chaque face d'un aigle impérial entre une paire de chiens monstrueux basés sur Orthrus, crachant du feu d'une bouche et serrant une guirlande de fleurs dans l'autre, le tout dans un cadre.

Montures pleines en argent moulées et ciselées en bas-relief, comprenant des gardes de détente avec des fleurons en forme de trophée d'armes néo classique et avec la peau de lion de Némée autour d'une massue sur les arcs.

Crosses incrustées d'un heaume couronné, bordé de feuillage dans un cadre de clous arrondis.

Tuyau de baguette arrière formé d'un bouclier à damiers et d'une guirlande de fleurs, le tout empalé par une épée néo classique, trois autres tuyaux de baguette moulés décorés de perles délicates sur les points hauts.

Rondelles de clous latérales en argent gravées décorées de fleurs enfermées dans un cadre linéaire de fil d'argent, plaques de détente en acier bruni gravées, verrous de canon en acier moleté et baguettes d'origine.

Dans un ancien coffret ajusté en placage de palissandre relié en laiton doublé de feutrine verte (le coffret est une association très ancienne, la doublure est décolorée, zones d'usure), le couvercle avec un écusson en forme de bouclier, équipé d'une paire de poignées de transport encastrées de chaque côté, avec un certain nombre d'accessoires contemporains, notamment une fiole en corne montée en laiton, une pince à ressort en acier et un moule à balle, une vis de serrage et des baguettes de nettoyage.

Canons de 26,8 cm provenance Don José de la Serna, comte de los Andrés, vice-roi du Pérou par descendance d'Eugenia de la Rocha y Fontecilla, marquise de Angulo, arrière-grand-mère du propriétaire actuel Don José de La Serna, comte de los Andrés, a joué un rôle important dans la guerre d'indépendance espagnole où sa performance contre les Français lui a valu une promotion au grade de lieutenant général. En 1815, il fut envoyé dans les colonies américaines comme général commandant de l'armée du Haut-Pérou où il fut nommé vice-roi du Pérou en 1821, poste qu'il occupa jusqu'en 1824. Les dossiers de correspondance du ministère des Relations extérieures comprennent une entrée pour une paire de pistolets Versailles embellis du Premier Consul en 1802 à Mariano Luis d'Urquijo, premier ministre espagnol des Affaires étrangères au début du XIXe siècle. La paire d'Urquijo reste inconnue et il a été suggéré qu'il pourrait s'agir de la paire actuelle, ayant été offerte plus tard par le Premier ministre espagnol au vice-roi du Pérou. Cette théorie est renforcée par l'entrée suivante pour un certain nombre de pièces destinées au ministère dans l'annuaire de la manufacture de Versailles pour AN X, ou 1802 :

Ministre du Relations Extérieur Pistolets gros calibre a secret, arg. gravé riche, fr. 2.400 Nécess. acajou, pistol. arg. gravé, chaînette, roulet. damasq., fr. 1.200 Nécess. acajou, pistolets de combat, argent, cis. 1er modèle, riche, placage arg. damasq., bassinets or, fr. 3.000 Service: 2 fusils doubles forestiers

Une paire de pistolets apparentés, avec des canons, des pontets et des réceptacle de baguette décorés de la même manière, est conservée dans la collection Wallace, nos A1219 et A1220. Le nombre de conduits de baguette sur les deux paires de pistolets est inhabituel pour Boutet. L'utilisation du platine est probablement une modification très ancienne, peut-être ajoutée en même temps que les pistolets ont été montés dans le présent étui. Les propriétés anticorrosion du platine étaient bien connues vers 1800 et il a été utilisé pour garnir les canons de fusils de chasse par Jean LePage vers 1819. Nicolas-Noël Boutet (1761-1833), l'éminent fabricant d'armes de luxe, a hérité du poste d'armurier de Louis XIV de son beau-père, Pierre de Sainte (actif de 1747 à 1788). En 1792, il devint directeur technique de la nouvelle manufacture de Versailles et en 1800, il fut élevé au rang de directeur artiste avec contrôle global. Il occupa ce poste jusqu'à la fermeture de la manufacture en 1818. Boutet mourut quinze ans plus tard dans la pauvreté, sa carrière ayant survécu à six régimes politiques français.