FAUX Boutet
Une enquête de Littlegun
Voici un pistolet à percussion intéressant fait par Boutet. La baguette n’est pas d’origine et il y a un morceau en métal du côté gauche derrière la platine qui remplit une cavité dans la poignée, mais ce morceau semble également être un remplacement.
Je serais intéressé de savoir quelle année (ou période) ce pistolet a été fabriqué. Est-ce qu'en outre, ceux-ci étaient fabriqués individuellement ou produits en série ?
Pistolet à percussion de Boutet Versailles 2 canons, calibre 60, pas de n° de série, canons de 7 1/2 pouces, longueur totale 13 pouces, canons pivotants.
Ce qui est troublant pour moi est que la marque de Boutet Versailles fait de ce monsieur un français, mais sur le canon il semble y avoir une marque très claire du banc d’épreuve de Liège !!
Richard (USA)
Je ne suis pas un spécialiste de BOUTET Nicolas directeur artiste de la Manufacture Impériale d’armes de Versailles sous NAPOLEON.
Il avait des attaches à Liège puisqu’on sait qu’il avait repris en sous-main la Manufacture Impériale d’armes de Liège vers 1808. WATERLOO a mis fin au règne impérial et à la présence de BOUTET à Liège. Je crois savoir qu’il a travaillé sous LOUIS XVIII jusqu’en 1818.
C’est pourquoi le pistolet que vous présentez m’interpelle puisqu’il est à percussion et platine arrière c'est-à-dire bien postérieur à 1818 ! J’ignore si le fils BOUTET a continué de produire des armes à Versailles après son père, cela serait une explication.
Ce pistolet me fait penser (avec réserves) au pistolet modèle 1855 d’officier d’ÉTAT MAJOR français adopté par Napoléon III.
Ce type d’arme a été fabriqué par plusieurs grands noms de l’armurerie française comme DEVISME – GASTINE-RENETTE – FAURé LEPAGE – CARRON et PRELAT.
Sur certaines variantes liégeoises de fabrication tardive et de qualité médiocre, on constate souvent l’absence de baguette latérale, de canons lisses et d’une mono détente à double fonction.
La platine à percussion dite renversée est de type 1840.
Je vous livre ces renseignements avec toutes les réserves d’usage, car les photos ne me permettent pas de me faire une idée en trois dimensions de votre arme.
Peut-être nos amis français pourront-ils en dire plus.
Cordialement.
GG (Belgique)
Bonjour,
Une "belle" contrefaçon. Ce n'est ni le style, ni la patte, ni l'époque du Grand Boutet de la Manufacture d'armes de Versailles.
1/ L'arme est à percussion
2/ La platine arrière date des années 1840/1860
3/ L'aspect est ordinaire
4/ Les canons sont marqués du poinçon du banc d'épreuves de Liége
5/ Le style évoque les pistolets de voyage britannique du temps ou le Mod. 1855 réglementaire français (de loin)
Autant de raisons qui font de cette arme un pistolet bien trop tardif et ordinaire pour être un Boutet d'origine.
Jean-Pierre Bastié (France)
Salut Alain,
J'ai vu la réponse de Jean-Pierre Bastié concernant le " pistolet Boutet à 2 canons " je pense qu'il à raison mais je doit cependant signaler que dans la gazette des armes no. 23 de Janvier 1975 un article de Jean Boudriot consacré à la fin de la Manufacture de Versailles en 1818 où il déclare au renvoi (5) à la page 26 avoir le souvenir de pistolets à percussion signés par Boutet. En outre le premier type de pistolet d'officier réglementaire Français monté avec une platine inversée est le modèle 1833 (année de la mort de Nicolas Boutet) son fils Pierre - Nicolas étant déjà décédé en 1816 il n'y a donc plus de descendance Boutet connue.
De quelle année date le poinçon ELG frappé sur ce pistolet ? Je pense que la réponse de J-P Bastié est la bonne, mais il serait intéressant d'avoir d'autres avis sur cette question.
Avec mes salutations JJB (Suisse)
La marque du banc d'épreuves de Liège (ELG étoilé à cinq branches dans un ovale non couronné) a été utilisée de 1846 à 1893, cela confirme donc l'impossibilité qu'il s'agisse d'un vrai BOUTET.
GG