Fusil d’Eugène Lefaucheux
Selon brevet 112695 du 4 mai 1876.
Fusil à percussion centrale horizontale, calibre 16 selon le brevet 112695 du 4 mai 1876.
Dans ce brevet, plusieurs variantes sont proposées.
Le fusil qui nous concerne ici est celui décrit sur la Planche 1, à savoir :
Planche 1 :
1° Se servir du verrou qui fait fermeture de la bascule, comme levier pour armer ou mettre seulement au cran de sûreté, d’une manière automatique et sans mouvement spécial, les chiens percuteurs.
2° Limiter le basculage du canon au moyen d’une simple goupille qui traverse d’une part la culasse et de l’autre, une entaille du devant de bascule, résultat industriel considérable en raison de sa simplicité et de son prix de revient et d’autant plus important qu’il s’applique à tous les fusils à bascule.
3° Fixer par son extrémité le devant de bascule au canon, au moyen d’un verrou fonctionnant par un ressort à boudin.
4° Se servir du levier formant clef de bascule, pour faire fonctionner une pièce qui arme les percuteurs en ouvrant le fusil et aussi s’en servir pour assurer la mise en place rigoureuse du verrou armeur, en le poussant par l’arrière, au moyen d’un ergot levier.
Les figures 1 et 2 montrent dans deux vues distinctes le verrou-armeur.
Les figures 3 et 4 représentent dans deux vues distinctes, le verrou du devant de bascule.
La figure 5 montre le devant de bascule.
Les figures 6 et 7 représentent les charnières mâle et femelle de la bascule.
La charnière femelle (culasse Fig. 6), porte la goupille qui limite le basculage.
Dans la charnière mâle (devant de bascule Fig. 7), l’entaille qui existe représente la course du basculage du canon et forme arrêt par sa butée sur la goupille.
La figure 8 représente en plan la bascule-culasse du fusil.
La figure 9 représente l’ensemble du fusil avec ses divers organes : en « A », l’ensemble du fonctionnement du verrou-armeur (en « a », on voit la disposition du levier avec son ergot) .
En « B », l’ensemble du fonctionnement de la bascule et de son arrêt.
En « C », l’ensemble du devant de la bascule fixé aux canons.
N.B. Dans cette figure, les canons avec leurs tétons ont été indiqués en encre rouge.
Caractéristiques techniques :
Poids total de l’arme: 2850 grammes
Poids des canons : 1345 grammes
Poids de la crosse : 1505 grammes
Longueur totale de l’arme : 1160 mm
Longueur des canons : 755 mm
Distance 1ère détente – calotte de la crosse : 360 mm
Distance bec de crosse – calotte de la crosse : 245 mm
Canons lisses juxtaposés en damas bronzé.
Bloc de culasse en acier à devant articulé.
La clé en volute à l’avant du pontet permet, en la poussant vers l’avant, de faire basculer les canons et d’armer automatiquement les chiens.
Crosse « à l’anglaise » et monture du devant en noyer.
Marquages et Poinçons :
Une partie des marquages sur le dessus du fusil ont été « maquillés » pour des raisons inconnues.
Sous les gravures, entre les chiens et sur la bande des canons on peut deviner et lire en ovale et en ligne:
« E. Lefaucheux à Paris »
Marquage en ovale qu’il utilisa après le déménagement au 32 rue Notre Dame des Victoires en 1875.
Sur le dessous des canons :
« Flachat M. canonnier à St Etienne »
Plusieurs Flachat sont attestés dans la canonnerie au milieu du XIXe siècle.
Poinçon présent sur le «Tableau de l’empreinte de la marque des canonniers et fabricants d’armes» autorisés à éprouver au Banc d’épreuve de Saint-Etienne, après 1856.
Un « G » couronné, probablement un poinçon du contrôleur.
Le poinçon du banc d’épreuve de Saint Etienne en vigueur de 1869 à 1879.
Ce qui nous permet de dater l’arme : entre Mai 1876 et Décembre1878.
« 17.2 » Ce qui correspond au Calibre 16.
« 72 » Probablement l’abrégé du numéro d’assemblage puisqu’on le se retrouve sur l’ensemble des pièces.
« LF 16 » surmonté d’un pistolet brisé, c’est le marquage d’Eugène Lefaucheux.
Sur la tranche inférieure de la crosse, le numéro d’assemblage général : 32-272.
© Lefaucheux mai 2012