Lefaucheux - Guerre de sécession
La guerre de sécession, aux Etats Unis, entre les Nordistes et les Sudistes à fait les affaires de beaucoup d’armuriers européens, dont d’Eugène Lefaucheux.
Eugène Lefaucheux fournira les deux camps ; on parle de plus de 12.000 revolvers pour l’armée de l’union et de 2000 à 5000 revolvers pour les confédérés.
Les sources divergentes, il est donc difficile d’en estimer le nombre exact.
Néanmoins, les chiffres et noms qui reviennent le plus fréquemment sont ceux de l’armée de l’union qui en aurait acheté 11.833 en direct chez Eugène Lefaucheux, Georges Schuyler aurait fourni 10.000 revolvers, 1500 par Alexandre Godillot et 333 par d’autres mandataires, comme Howland & Aspinwall de NY qui en aurait fourni 92, Georges Raphael (Liège et Paris, le Raphaël du revolver du même nom), 138 revolvers Lefaucheux et Tiffany & Co en aurait fourni 6.
Henry Stanford (Ambassadeur US en Belgique) en aurait fourni 25 au général John C Fremont de passage à Bruxelles, dans un lot hétéroclite de revolvers, mousquets, carabines et canons que l'ambassadeur avait obtenu via un armurier liégeois non identifié et JB king de NY en aurait fourni 72.
En-dehors de l'ambassadeur de Belgique, les fournisseurs américains cités ci-dessus ont acheté ces armes par le truchement du Colonel Schuyler (pas parent de Georges Schuyler), à ce moment un des agents de l'Union en poste à Paris.
Selon une connaissance américaine très pointue sur le sujet, le premier revolver US serait le « LF20203 » fabriqué en Juin 1861 et le dernier serait le « LF42522 » de Janvier 1862.
La plage est beaucoup plus large que généralement affirmé dans la littérature (LF 25067 – LF 36900) et il faut prendre en compte que plusieurs commandes Italiennes étaient en cours de fabrication à la même période, sans oublier la demande civile.
Tous ces revolvers provenaient des ateliers d'Eugène Lefaucheux au 104, rue Layette à Paris et sont compris entre les deux numéros de série cités plus haut, Lefaucheux s'étant contenté d'approvisionner ses clients américains à partir d'un stock existant.
Les revolvers pour l’Union sont tous du même type « Classique » comme LF 34059 cité ci-dessous.
- Canon rond
- Pontet avec repose doigt
- Talon de la crosse en ovale « diamant » avec anneau.
- Sur l’embase droit le LF avec au-dessus le logo « pistolet brisé » suivie de son numéro.
La mention en ovale INVon E.LEFAUCHEUX BREVETE SGDG A PARIS (Sans Garantie Du Gouvernement) sur l’embase gauche.
Cette mention peut - mais pas toujours - se retrouver également en une ligne sur le dessus du canon.
Pour les Sudistes, il est certain que Caleb Huse, agent confédéré à Londres, a acheté environ 5.000 revolvers identiques sur le marché libre européen via la London Arms Co, mais on estime que seulement 2.000 ont passé le blocus nordiste et sont effectivement arrivés à destination.
Il n'existe cependant aucun document probant à ce sujet.
Il faut donc prendre avec d’infime précaution les éventuels marquages CS ou CSA sur ces revolvers.
Actuellement il n'existe qu'un seul exemplaire connu ayant été acheté par l'armée de l'Union, tombé aux mains des Sudistes et marqué au sigle du 9è Rgt de Cavalerie de Virginie. (CSA 9 VA) qui l'a réutilisé.
On sait par ailleurs que près de 1.600 Lefaucheux furent utilisés à la seule bataille de Gettysburg par les deux armées. (La aussi le nombre est variable selon les sources consultées).
Après la guerre de Sécession, une partie des Lefaucheux récupérés ont été rapatriés en France, où ils ont encore vu du service pendant la guerre de 1870, tout comme d'ailleurs bon nombre d'armes américaines de tout acabit.
Si vous avez la chance, comme moi, de découvrir une étiquette dans la crosse, vous pourriez peut-être en savoir plus. C'est de cette manière que Marcel pu savoir que le sien (le LF 34059) appartenait à un certain Michaux, Officier du Ménage dans la compagnie D du 21è Rgt d'Infanterie du Michigan.
Je cherche en ce moment à retrouver les unités qui ont reçu ces armes en dotation, mais je suis loin du compte, et je n'ai que des nombres d'armes allouées, sans les n°s de série.
Il est donc très hasardeux de pouvoir prétendre qu’un revolver modèle 1854 entre le LF 202xx et le LF 425xx a participé à la guerre de sécession ou pas, si l’arme en question n’est pas accompagnée d’un certificat d’authenticité officiel ou de certains détails (comme celui de Marcel).
L’évocation d’une participation à la guerre de sécession fait grimper les prix aux sommets, alors par précaution pour votre bourse : Demandez toujours le certificat ou les détails permettant une identification à coup sûr, l’évocation de son numéro de série ne vous procure aucune garantie.
Le Lefaucheux 1854 était soit adoré, soit honni par les Américains.
Adoré pour sa rapidité de chargement, sa précision et l'insensibilité de sa munition aux intempéries, qui le rendaient bien supérieur aux revolvers à percussion américains; honni pour sa puissance d'arrêt moindre, le fait qu'il n'acceptât qu'une munition spécifique et que le bris ou la perte de la portière de chargement le rendait inutilisable.
Voyez le site pour plus de détails.
Guillaume et Marcel
Une firme française fabrique le nécessaire pour recharger ce type de munition
Regardez ici : H & C Collection