Revolver Lefaucheux en .22 short annulaire, le LF 355

Ce petit revolver en .22 short à percussion annulaire a été conçu par Lefaucheux afin de concurrencer les armes de poche venant d’Amérique et en particulier le S & W n°1 dont la première version a vu le jour en 1860, suivie de deux autres.

Le S & W n°1 « third issue » et d’autres connaîtront un succès phénoménal à partir de 1868, ce qui conduit probablement Eugène Lefaucheux à réagir.

La reprise de sa maison en nom propre en 1867 est aussi difficile que poussive.

De plus, son revolver 7 mm à broche, qui se vend néanmoins encore correctement,  a un gabarit trop imposant pour concurrencer les petits revolvers venus d’outre-Atlantique.

Où situer la datation de cette arme qui n’est à proprement parler pas « brevetée » ?

C’est en regardant de plus près et en reprenant la description du brevet 82358 du 10 septembre 1868 (futur 1870) que nous y retrouvons des similitudes :

- « …. L’application de toutes les pièces sur la même face … »

- « … arme d’une pièce unique constituant à la fois une cage encadrant complètement le barillet et formant culasse et corps de platine….. »

- Un mécanisme interne presque identique (sauf le grand ressort pour la 1ère série) au 1870.

Le 1868 est aussi la seule arme brevetée et fabriquée par Lefaucheux à avoir une carcasse fermée.

Nous pouvons donc supposer que la conception et la fabrication du modèle .22 short débutent courant 1868 et qu’elles suivent l’évolution du 1870 ;  il existe d’ailleurs deux séries :

- 1ère série, chien non rebondissant et platine dotée d’un gros ressort en V.

Portière de chargement à débattement vers le bas avec ressort intégré.

- 2ème série dotée d’un grand ressort à lame et ressort de portière intégré dans la carcasse façon 1870 de Marine.

Au vu des similitudes extérieures avec le revolver 1870 et d’une mécanique identique, on peut tirer la conclusion que les petits revolvers en .22 short sont issus du brevet 82358 du 10 septembre 1868.

La rareté de ce petit revolver en .22 short de Lefaucheux est due à de multiples facteurs ; certes la concurrence est importante, mais Eugène Lefaucheux est déjà malade et la guerre vient stopper la production parisienne.

Le retour à Paris en 1871 en provenance de Liège, avec le cercueil de son fils Edouard comme bagage, la livraison des revolvers 1870 à marche forcée ainsi que le changement de régime étatique finissent d’achever son dynamisme.

Une fois les livraisons des "1870" exécutées courant 1872, le nouveau gouvernement refuse la deuxième tranche du contrat.

Eugène Lefaucheux se consacre alors à l’élaboration des fusils.

Le revolver LF 355, décrit ici, appartient incontestablement à la première série, puisque l’on peut voir le grand ressort en V et le ressort de la portière intégré.

Le basculement de la 1ère vers la 2ème série est probablement franchi avec le LF 464.

Celui-ci comporte encore le ressort de la portière intégré, mais est équipé d’un grand ressort plat.

Marquages et poinçons :

Sur la bride au-dessus du barillet en lettres gothiques « Lefaucheux ».

Son numéro « LF 355 » surmonté d’un revolver brisé est situé sur le tonnerre gauche du canon et est encore partiellement lisible.

L’ensemble des pièces comporte le numéro 21

Sous les plaquettes, juste au-dessus du grand ressort, on peut difficilement lire en ovale ;

« E.Lefaucheux à Paris »

Caractéristiques techniques:

Barillet à 7 coups calibre .22 short.

Diamètre :        25.2 mm

Longueur :        17.9 mm

Longueur totale :          148 mm

Longueur du canon :     67 mm avec quatre fines rayures.

Poids :                         216 grammes.

Baguette d’éjection sur le tonnerre droit.

Portière d’éjection avec ressort intégré s’ouvrant vers le bas.

© - ® Lefaucheux Sept 2012

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