Lefaucheux, LF 81769, modèle 1864 ou M/64/98, à carcasse fermée.
Un peu d’histoire.
Le modèle 1854 fut adopté comme revolver militaire lors de la séance du 27 octobre 1857, par la Marine Impériale française pour sa simplicité de mécanisme et son chargement rapide, au détriment des modèles à percussion de Colt et d’Adams.
Suite à cette adoption, plusieurs pays d’Europe s’équiperont de ce même modèle et la Norvège ne s’en privera pas.
Les revolvers Lefaucheux ont été commandés par l’armée Norvégienne directement dans les ateliers parisiens de la rue Lafayette à deux époques.
Une première commande est passée suite à l’ordonnance de 1859, pour 800 revolvers modèle 1854 pour la Marine.
La livraison a eu lieu courant 1860.
Ces revolvers sont en Simple Action, pontet avec repose doigt et calotte en « diamant ».
La numération LF de ces armes se situe entre le LF 14728 et le LF 15901 (selon mes relevés non complets de Janvier 2013)
En 1864, une nouvelle ordonnance est rendue par l’armée pour une commande de 1100 revolvers en simple action à canon rond pour les hommes de troupe.
200 revolvers du même modèle mais à canon octogonal et 200 revolvers en triple action à canon rond et/ou octogonal pour les officiers.
Cette commande de 1500 revolvers a été livrée en 1864 et a obtenu la désignation de « modèle M/1864 »
Parallèlement, la Marine commande 300 revolvers en simple action et 200 en triple action.
La «Kongsberg Våpenfabrikk » obtient la licence en 1868 et fabriquera environ 200 revolvers en simple action (modèle 1864, identifiable par la lettre « K » sur le tonnerre droit), ainsi que de nombreuses pièces de rechange.
La numération LF des revolvers livrés en 1864 est située :
Pour les 400 revolvers en 12 mm Triple action entre le LF 155 et le LF 3445.
Pour les 1600 revolvers en 12 mm Simple action principalement entre le LF 80209 et le LF 82238, avec deux exceptions : le LF 56234 et le LF 64324 (selon mes relevés non complets de Janvier 2013).
Le revolver en SA à cadre ouvert utilisé par l’armée Norvégienne est considéré par la suite comme trop fragile.
En 1898, un certain nombre de ces revolvers de troupes ont été modifié par le rajout d’une bride de renfort au-dessus du barillet.
Constituée d’une fourche, laissant le passage pour le chien et surmontée d’un organe de vissé, terminée par deux griffes prenant position dans deux encoches sur le haut de la culasse.
L’avant de cette bride rentre dans une encoche vissée sur le haut du tonnerre.
Les revolvers portant cette modification adoptent le nom de modèle M/64/98.
Il est à noter qu’aucun revolver livré en 1860 n’a été modifié par le rajout de cette bride.
Malgré l’avènement de la percussion annulaire et centrale durant les années 1870, le revolver Lefaucheux reste jusqu’en 1890 une arme très populaire dans les troupes et le restera jusqu’en 1920 et cela même après l’introduction d’un revolver Nagant et Colt.
En 1926 on compte plus de 1371 revolvers Lefaucheux dans les arsenaux Norvégiens.
En 1931, les revolvers Lefaucheux sont formellement mis au rebut.
Cependant en 1940, on comptait encore 138 revolvers stockés à l’arsenal principal d’Oslo.
Le revolver LF 81769 à carcasse fermée.
Caractéristiques techniques :
Poids : 1080 grammes
Chien : type réglementaire
Calibre : 12 mm, 6 coups à broche
Mécanisme : Simple Action
Longueur totale : 310 mm
Longueur canon : 156 mm
Longueur tonnerre : 36 mm
Longueur bride : 79 mm
Largueur bride : 10 / 22.6 mm
Longueur barillet : 33 mm
Diamètre barillet : 42 mm
Diamètre canon ext.: 28 mm
Pontet rond.
Talon plat fixé par deux vis à chaque bras de la crosse.
Marquages et Poinçons :
L’ensemble des pièces de l’arme porte un numéro d’assemblage, le « 77 Q ».
Sur le tonnerre droit, le « lion cabré » permet d’identifier formellement l’arme comme réglementaire Norvégienne.
Le numéro « LF 81769 » sur la console droite et le « INVon. E. LEFAUCHEUX BREVETE sgdg (PARIS) en ovale et un « as de pique » sur la console gauche prouvent une fabrication dans les ateliers de la rue Lafayette à Paris.
Sur le dessus du canon « E. LEFAUCHEUX BRté SGDG A PARIS »
Sous le canon, au niveau de l’axe central le numéro « 9 ».
Sur la face intérieure du barillet deux numéros, le «1274 » et le « 45 ».
Sous la bride de jonction le « A 1769 ».
Le bras inférieur de la crosse comporte un « G » ainsi que la lettre « L » dans un ovale.
Sur la carcasse, entre les deux vis de fixation du bras inférieur, le même numéro que celui de la bride, le « 1769 », mais sans le « A ».
Le chien, outre le « 77Q » porte le numéro « H 1769 »
Les plaquettes en bois sont certes d’origine, le « 77 Q » y est inscrit à l’encre de chine, mais modifié par le rajout d’un « H » et d’une réparation.
® et © Lefaucheux janvier 2013- www.lefaucheux.net