Pistolet de Mameluk (Mamelouk)
Manufacture Impériale de Versailles
Dossier relatif à un très rare exemplaire de pistolet d’officier de Mamelouk type officier général.
DESCRIPTIF.
Contexte :
Au niveau des armes de poing des Mamelouk, on distingue le pistolet à fut court porté à la ceinture dans un « Kobourg » en tissus richement brodé. Certains de ces pistolets destinés probablement aux officiers sont dotés d’un canon légèrement plus long décoré à l’or au tonnerre et à l’extrémité du canon.
Un modèle de forme générale similaire mais beaucoup plus long et dont le fut se prolonge jusqu’à la bouche du canon, a souvent été décrit comme «pistolet d’officier de Mamelouk». En fonction des prix définis pour les pistolets dits d’officier de Mamelouk dans les archives de Versailles, cette hypothèse est peu réaliste. Il est plus probable que ces pistolets longs étaient destinés à figurer dans les fontes de selle.
Les officiers du corps des Mamelouk, en nombre très restreint (12 recensés sur toute la durée de l’existence de ce corps dissous après Waterloo), avaient la possibilité de commander des armes personnalisées à Versailles. Ces pistolets de facture beaucoup plus riche, sont en conséquence rarissimes et les exemplaires connus présentent des variantes. Certains ont des garnitures entièrement en argent. L’exemplaire présenté ici est monté fer et entièrement bronzé. Le calibre des armes de Mamelouk est de 14,5 mm. Toute arme de forme plus ou moins similaire, mais d’un autre calibre, ne peuvent être considérée comme armes de Mamelouk.
Description :
Canon : à cinq pans au tonnerre puis rond. Cran de mire et grain d’orge. Queue de culasse à décrochement. Montage à vis à l’arrière et deux goupilles au fut.
Platine : à corps rond, puis plat. Bassinet rond en fer. Chien en col de cygne. Batterie à retroussis supérieur et inférieur
Garnitures : toutes en fer bronzé. Pontet demi-charollaise formant sous-garde avec avant découpé en forme d’urne. Porte-baguette en deux cylindres fixés à goupille. Pas de contre-platine, mais deux pastilles à « oreilles ». Calotte ovale décorée d’un motif en ronde-bosse figurant un turban à plumet (fixée par une vis latérale). Baguette en fanon de baleine à tête conique en laiton et équipée d’un porte chiffon.
Monture : En noyer choisi. A fut long. Crosse finement quadrillée à forte pente. Bourrelet avant la calotte métallique.
Marquages :
Canon : « PB » de Pierre Bouny (contrôleur de 2è classe des canons jusqu’au 4/8/1807. « C » de Chapelle (inspecteur). Poinçon et trois cartouches de Boutet au tonnerre (marques utilisées par Boutet de 1805 à 1814).
Platine : « Mre IMPle de Versailles » (graphisme utilisé de 1807 à 1814). Poinçon DX de Deschasseaux (premier contrôleur). On retrouve le poinçon de Deschasseaux sur le bois, côté contre-platine.
En fonction des marquages, on peut dater l’arme de 1807.
Gribeauval
Pistolet de Mameluk (Mamelouk)
Pistolet de ceinture à anneau de Mameluk (Mamelouk) de la Garde Impériale an X.
Platine à corps rond à l´arrière, plat à l´avant signée Manufacture Impériale de Versailles «M re IMP le de Versailles » (caractère bâton) poinçonnée N (Nicaise André, réviseur de 1808 à 1812.
Batterie en acier sans retroussis.
Bassinet en laiton incliné vers l´avant, chien à corps rond à sous-gorge en cœur.
Canon en acier gris à cinq pans courts au tonnerre, le pan supérieur se prolongeant jusqu´au point de mire en fer marqué Entreprise Boutet ´Ent se Boutet`, queue de culasse en pointe.
Monture en noyer d´orcanette à fût court,crosse lisse légèrement pentue formant un bourrelet autour de la calotte ovoïde bombée à anneau.
Garnitures en laiton, pontet profilé au décor en palmette, sous garde en demi charolaise.
Baguette en fanon de baleine, tête en laiton, le passant est fixé par une goupille enchâssée et encastré à l´avant du fût en bois.
Remarque : tête de baguette postérieure
En Egypte, séduit par la folle bravoure de ces fougueux cavaliers, Bonaparte décide d´incorporer les mamelouks dans son armée.
Silhouettes chamarrées et insolites, les mamelouks seront de toutes les campagnes de l´Empire et entreront dans toutes les capitales d´Europe.
Au fil du temps, leur nombre allant décroissant, de nombreux français seront incorporés chez les mamelouks.
Mamelouk de la Garde Impériale :
le décret du 29 juillet 1804, qui réorganise la Garde Impériale, prévoit que la compagnie des mamelouks serait attachée au régiment des chasseurs à cheval.
En 1812, 75 mamelouks participeront à la Campagne de Russie sous les ordres du général Guyot.
Le costume des mamelouks, aux couleurs vives, comprend tout d´abord la coiffe, appelée ´´cahouc´´, sorte de shako, qui est un fût cannelé recouvert de drap vert ou rouge, dépourvu de visière, et dont la base est entourée d´un ´´schâl´´ de mousseline blanche formant un turban.
Le ´´béniche´´ de soie est une chemise à longues manches enfilée dans un pantalon bouffant nommé ´´charoual´´ de couleur rouge ou blanche. Par dessus le ´´béniche´´, le mamelouk porte un ´´yolek´´, gilet sans manche orné de broderies d`or ou d´argent.
Le pantalon est maintenu par une large ceinture de soie qui porte le nom de ´´hezam´´.
Les bottines, ou ´´khouffs´´, sont en maroquin cramoisi, jaune ou vert.
Hormis la couleur du cahouc et du charoual qui est à peu près uniformisée, le reste du costume est fait de diverses couleurs allant du rouge au vert en passant par le bleu. On imagine aisément la bigarrure de cette troupe orientale.
Au combat, le mamelouk dispose d´un véritable arsenal : un sabre courbe à la turque, un tromblon, un poignard, une paire de pistolets d´arçon et une paire de pistolets portée soit à la ceinture, soit dans un étui appelé ´´kobourg´´.