Armes de Poing Iconiques du Cinéma et de la Culture Pop
Armes de Poing Iconiques du Cinéma et de la Culture Pop
Septième Partie
Le Pistolet Luger P08 dans les
Comédies du Cinéma Français : Un Aristo chez les "Grandes
Gueules" Le Luger P08, souvent nommé Luger Parabellum est
l'un des premiers pistolets semi-automatiques, fabriqué à partir de
1908. Son surnom « Parabellum » est issu de la fameuse devise latine «
Si vis pacem, para bellum » (Si tu veux la paix, prépare la guerre).
Il est le descendant direct du pistolet Borchardt C-93, après un
développement par Georg Luger. Son histoire est très documentée,
notamment sur le site. Il fut utilisé durant les deux guerres mondiales,
et comme arme réglementaire en Allemagne, Suisse et France après 1945. Tout d’abord chambré en 7,65 mm Parabellum, il
fut ensuite modifié pour adapter le calibre 9 mm Parabellum, munition
d'arme de poing très répandue de nos jours. C’est un pistolet particulièrement élégant, dont
la ligne et l’original système d’extraction à genouillère le rendent
immédiatement reconnaissable. Certains collectionneurs le considèrent
comme la plus belle arme de poing à ce jour, et vont jusqu’à l’appeler
l’aristocrate des pistolets.
Le succès de cette arme auprès des amateurs a
conduit de nombreux fabricants à proposer des répliques fidèles (AirSoft
ou inerte) à des prix abordables.
La réputation et l’élégance du Luger P08 ne
pouvaient laisser le cinéma indifférent. Sa première apparition
marquante date de 1932 dans l’OVNI cinématographique « Freaks » de Tod
Browning, aux mains du « Half-Boy » (Johnny Eck), l’expression
« Demi-Homme » étant ici prise au sens littéral.
Ce pistolet est logiquement présent dans un
grand nombre de films de guerre, comme « Sergent York » avec Gary Cooper
(1941, Howard Hawks), « La Bataille du Rail » (1946, René Clément),
« Les Canons de Navarone » (1961, J. Lee Thompson), « Le Jour le Plus
Long » (1962), « Paris Brûle-t-il ? » (1966, René Clément), ou « La
Liste de Schindler » (1993, Steven Spielberg). Dans plusieurs de ces
films, le Luger se trouve aux mains de militaires allemands et de
résistants français. Cependant, parmi les centaines de films où le
Luger P08 est présent, un hommage inattendu lui a été réservé dans les
comédies et parodies de la cinématographie française. Les acteurs
charismatiques qui l’ont tenu en main (ou qui ont essuyé ses tirs)
figurent parmi les plus célèbres « grandes gueules » du cinéma
francophone. Dans cet article, nous avons choisi de nous pencher plus
spécialement sur cet aspect original. En particulier, le réalisateur et scénariste
Georges Lautner (1926-2013) en fit un accessoire récurrent de ses
œuvres. Dans la série des aventures du Monocle, interprété par Paul
Meurisse, il est notamment utilisé par Bernard Blier dans le rôle du
commissaire Tournemire (« Le Monocle Noir », 1961). Il apparaît
également dans les suites « L’œil du Monocle » (1962) et « Le Monocle
Rit Jaune » (1964). Encore plus significatives sont les nombreuses
scènes des petits chefs-d’oeuvre de comédie que sont les trois films où
Lino Ventura tient la vedette, et où lui-même, ses adversaires et ses
alliés sont munis d’un Luger P08 (« Les Tontons Flingueurs », 1963 ;
« Les Barbouzes, », 1964 ; « Ne Nous Fâchons Pas », 1966). Tous ces
films bénéficient des dialogues savoureux de Michel Audiard, dont de
nombreuses répliques sont devenues cultes !
Georges Lautner remettra le Luger P08 dans les
mains de Mireille Darc dans « La Grande Sauterelle », 1967) et en munira
une autre « grande gueule » de l’époque, Michel Constantin, dans
« Laisse Aller, C’est une Valse », 1971). D’autres fameux acteurs de comédie se retrouvent
d’un côté ou de l’autre du Luger P08. En particulier Louis de Funès y
est confronté dans « Le Gendarme de Saint-Tropez » (Jean Girault, 1964)
et « Le Gendarme se Marie » (Jean Girault, 1968), dans ce dernier film
aux mains de Mario David dans le rôle de Frédo le Boucher (sic). Dans le
rôle du commissaire Juve, Louis de Funès retrouve le Luger dans
« Fantômas se Déchaîne » (André Hunebelle, 1965), où Jean Marais
(interprétant le journaliste Fandor) utilise également ce pistolet, puis
dans « Fantômas Contre
Scotland Yard » (André Hunebelle, 1967).
Dans le domaine des parodies de films de guerre,
des soldats allemands et des policiers français utilisent le Luger P08
dans « Mais où est donc passée la 7ème Compagnie » (Robert
Lamoureux, 1973). Plus récemment, c’est Jean-Paul Belmondo qui le
manipule dans « Les Morfalous » (Henri Verneuil, 1984). L’ami Bebel le
rencontre aussi dans « L’As des As » (Gérard Oury, 1982). Enfin, Jean
Dujardin, qui excelle dans les parodies de films d’espionnage de Michel
Hazanavicius « OSS 117 : Le Caire, Nid d’Espions »,
2006) et « OSS 117 : Rio ne Répond Plus », 2009), y a lui aussi
l’occasion de jouer avec un Luger P08.
Et pour finir, comme pour toutes les autres
armes décrites dans cette série « Cinéma et Culture Pop », le Luger P08
est immortalisé dans de nombreux objets du quotidien.
Remerciements Un immense remerciement aux artistes sculpteurs
Jacky Samson et Stéphane Saint-Emett pour
avoir autorisé la reproduction de photos de leurs créations,
ainsi qu’à la société artifexcomics.fr et son co-gérant Emmanuel
Denojean. Pour en Savoir Plus Pour éviter tout risque de litige sur les droits
de reproduction, nous avons choisi (à regret) de ne pas représenter
d’images, d’affiches ou de photos d’acteurs des films cités, hormis pour
« Freaks » de 1932, ainsi que les produits dérivés. Cependant, le site
spécialisé « Internet Movie Firearms Database » permet d’accéder à des
milliers d’informations dans ce domaine :
https://www.imfdb.org/wiki/Main_Page Pour les biographies des personnes citées et
toutes les informations sur les films : Photos et historique du Luger P08 :
Articles de magazine en français : Tout est dit (et bien dit) par Luc Guillou
dans : Le Luger, un pistolet de légende, Gazette des Armes, Hors Série
N°6 et N°9, et la bibliographie citée. Jean-Christophe Plaquevent
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